# Semaine du 29 juillet 2024
## Lundi 29 juillet
« Nous nous racontons différentes histoires sur notre identité et nos pratiques artistiques. Mais aucune d’entre elles n’a d’importance. Tout ce qui compte, c’est l’œuvre elle-même. L’art que l’on réalise vraiment et la façon dont il est perçu. » (Rick Rubin, [The Creative Act: A Way of Being](https://www.goodreads.com/book/show/63914860-the-creative-act))
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## Mardi 30 juillet
Ces derniers jours, malade, j’ai passĂ© beaucoup de temps sur Netflix.Â
Son algorithme est épouvantable : il me propose de regarder des films que j’ai vus la veille, voire le matin même. Le but de cet algorithme n’est-il pas de s’assurer que je passe un moment à ce point agréable sur la plateforme que je n’ai pas envie de la quitter ?
En quoi mettre le film que je viens de terminer dans la catégorie « Your Next Watch » améliore-t-il mon expérience ? Pense-t-il vraiment que je vais me taper un revisionnage dans la foulée ?! Qui voit le même film deux fois d’affilée ? Qui fait ça ? Qui, Netflix, dis-moi !
Bref, un énième exemple de l’emmerdification des services numériques.
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## Mercredi 31 juillet
Le catalogue de Netflix, c’est vraiment comme l’iceberg : on n'en voit qu’une toute petite partie. Le reste nous est caché si bien qu’on finirait par croire qu’il n’existe pas.
Le but de l’algorithme n’est pas de nous montrer ce qui nous intĂ©resserait dans ce vaste catalogue, mais plutĂ´t ce que les autres regardent, la dernière sortie Ă la mode (ou celle que Netflix souhaite promouvoir en prioritĂ©).Â
Après tant d’années à observer mes gouts, Netflix ne les a toujours pas compris : je n’aime pas un film dont il m’assure à 87 % que je vais l’apprécier et j’adore un autre qui peinait à atteindre les 60 %.
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## Jeudi 01 août
Le point positif de mon état grippal, c’est l’absence totale de mon besoin d’être sur Twitter. Les tempêtes dans un verre d’eau, la débilité et la méchanceté humaines, les colères qui manquent de sincérité, tout cela me fatigue tellement que, moribond, je préfère regarder des films, dormir, regarder des films, dormir. Et ce, pour l'éternité.
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## Vendredi 02 août
« Essaye de te rappeler que ce qu’ils croient, ainsi que ce qu’ils font et te font endurer, ne témoigne pas de ton infériorité mais de leur inhumanité. » (James Baldwin, *The Fire Next Time*)
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## Samedi 03 août
Balade ombragée le long du Sheffield & Tinsley Canal, oasis serpentine de calme et de verdure inespérée dans ces quartiers où ont péri, ces dernières décennies, tant de forges et d’ateliers métallurgiques. Les ponts, sous lesquels on marche, ont des plaques numérotées commémorant leur année de construction et de rénovation.
Arrivés au centre-ville, nous mangeons en terrasse, au Chakra Lounge, et regardons passer la foule de ce quartier délaissé de Sheffield, où la misère ne se cache même plus.
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## Dimanche 04 août
Sheffield et Rotherham.
Deux villes, l’une à côté de l’autre, comme des sœurs siamoises. Deux personnalités. La première voit cinq-cents manifestants chasser une demi-douzaine de néofascistes venus parader au centre-ville ; la seconde accueille, le même jour, le saccage abject d’un hôtel où sont logés des demandeurs d’asile. Voilà l’Angleterre d’aujourd’hui ; voilà les fractures d’un pays ayant traversé quatorze années d’austérité budgétaire.
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