# Semaine du 10 mars 2025
*Ces entrées appliquent l’orthographe rectifiée. Adieu les petits accents circonflexes ! Pour recevoir gratuitement ma newsletter qui propose une édition mensuelle de ce Journal, c'est par [ici](https://enzodaumier.substack.com).*
## Mercredi 12 mars
Ă€ la fin de *The Science of Meditation* (un essai passionnant qui traite tout autant de mĂ©ditation que de mĂ©thode scientifique), le docteur Richard J. Davidson fait la publicitĂ© de son application *Healthy Minds*, qui propose une initiation gratuite aux mĂ©thodes contemplatives.Â
Curieux, je l’ai téléchargée aussitôt.
Elle a l’air vraiment bien faite : le but est de donner tous les outils nécessaires pour développer un esprit sain, à même de gérer les aléas de la vie. Son approche est scientifique et laïque : ici, on ne présente pas les philosophies bouddhistes ou yogiques, mais des pratiques dont la méthode scientifique a prouvé l’efficacité. Et pour celleux qui n’aiment pas s’assoir dans la position du lotus, elle propose aussi des « méditations actives » à faire pendant la vaisselle ou la lessive. (Le tout est en anglais bien sûr.)
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## Jeudi 13 mars
« Ce qui nous amène, je pense, à la condition préalable toxique (*toxic precondition*) fondamentale qui se cache derrière toutes les autres conditions préalables toxiques : le désir profond que nous avons d’avoir une sorte de garantie — avant de nous lancer dans une nouvelle activité, ou même simplement de nous laisser aller à la vie — que tout se déroulera en toute sécurité, que nous garderons l’impression d’être en contrôle. Dans une certaine mesure, c’est ce à quoi vous renoncez lorsque vous vous lancez pour écrire quelques centaines de mots de votre roman sans avoir la certitude qu’ils seront bons. Ou lorsque vous avancez dans les projets du jour sans avoir suivi à la lettre votre routine matinale. C’est aussi ce à quoi vous renoncez lorsque vous décidez de moins vous mettre la pression dans la vie — car qui sait quel chaos pourrait s’abattre sur vous si vous cessiez de vous malmener intérieurement dans le but de travailler plus ou de faire mieux, si vous cessiez de vous surveiller, tel un faucon sur sa proie, afin de détecter les signes que vous régressez ? En d’autres termes, nous ne mettons pas en place ces conditions préalables toxiques simplement parce que nous sommes des idiots irrationnels et autodestructeurs. Nous le faisons parce que nous voulons nous sentir en sécurité et éviter le risque d’éprouver des émotions que nous ne sommes pas surs de pouvoir gérer. » (Oliver Burkeman, *The Imperfectionist*, édition du 13 mars 2025)
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## Vendredi 14 mars
En ce moment, la Geekosphère française s’enthousiasme pour Substack, où je réside depuis aout 2022. J’ai beaucoup de bien à dire de cette plateforme, puisqu’elle a été faite pour les écrivains et qu’elle me permet encore de faire des découvertes tout particulièrement stimulantes, mais récemment, je note ses efforts pour garder le plus possible les lecteurs dans son écosystème et faire en sorte qu’ils utilisent son application. Son objectif est de devenir un véritable réseau social, qui peut rivaliser avec les plus grands. Pour cela, parions qu’elle se fermera à l’avenir comme l’ont fait Facebook, Twitter et les autres avant elle : l’emmerdification des services semble être un phénomène inéluctable.
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## Samedi 15 mars
Ce matin, j’ai reçu ma boite découverte de chez Curious Tea. Quelle belle récolte ! Un thé vert et un thé noir de Chine (Province du Shandong), un thé vert du Japon (Préfecture de Shizuoka) et un thé noir de Chiang Rai, en Thaïlande, où j’étais il y a quelques mois à peine. Ô joie !
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## Dimanche 16 mars
Je me suis amusĂ© Ă relire ce que j’avais Ă©crit Ă cette pĂ©riode de l’annĂ©e en 2024 et en 2023, essayant de me rappeler mon Ă©tat d’esprit du moment. J’aime explorer ces traces du passĂ©. Si j’ai espoir que mon Journal puisse ĂŞtre utile Ă autrui, il rĂ©pond surtout Ă un besoin que j’éprouve. Il est plus fiable que la mĂ©moire : on sait que, selon son humeur, le cerveau réécrit le passĂ© comme ça l’arrange.Â
L’épisode dépressif que j’ai traversé à la fin de mes études m’a enseigné que je ne pouvais pas entièrement faire confiance au mien : pour penser droit, il faut que l’outil de réflexion ne dysfonctionne pas.
Le meilleur moyen de vérifier la validité d’une pensée (ou d’une émotion) est de l’écrire, de la décrire, de la figer avec des mots, le plus fidèlement possible, et, ensuite, si besoin est, de l’analyser comme on analyserait un texte (on est littéraire ou on l’est pas !). L’exercice permet de prendre cette distance nécessaire qui me manque quand j’ai le nez dans le guidon (fatigue, stress, etc.). Il me donne la clarté dont j’ai tant besoin.
Je refuse de vivre ma vie en pilote automatique ; je veux rester conscient de ce qui se passe autour de moi, mais aussi, et surtout, Ă l’intĂ©rieur de moi.Â
J’observe donc, je prends note… j’essaye de comprendre… et si je ne comprends pas, tant pis, ce n'est que partie remise.
En fin de compte, je suis le scientifique de ma propre existence et ce Journal l’outil le plus utile pour mes mesures.
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