# Semaine du 31 mars 2025
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## Mercredi 02 avril
Non, je n’allais pas commencer ce mois par un poisson d’avril. Faut pas déconner non plus.
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## Jeudi 03 avril
Le cycle des *news* nous fait oublier qu’il existe des choses plus importantes dans la vie que Trump… ou Le Pen.
Plus tôt dans la semaine, je lisais un article du *Guardian* qui s’inquiétait du fait que beaucoup de gens se détournent des news. Mais comment pourrait-il en être autrement quand le journalisme est sensationnel, quand l’angle de lecture des évènements est ancré dans le pessimisme, quand chaque gros titre joue sur nos angoisses pour attirer notre attention ?
Ce dont nous avons besoin, c’est d’un *constructive journalism*, du journalisme constructif : au lieu de s’affoler et d’affoler le lectorat, le journalisme constructif s’efforce de proposer des solutions à ces problèmes qui nous accablent. C’est bien beau de vouloir rapporter tous les malheurs du monde, mais dresser une liste sans fin de tragédies (écologiques, politiques, sociales, économiques…) est un exercice stérile. Si j’étais d’une humeur encore moins charitable, je dirais que c’est un exercice de manipulation des esprits (nous savons qui profite de notre désespoir, pas besoin de nous y attarder).
Je suis un lecteur curieux qui veut savoir ce qui se passe dans le monde. Je ne suis pas du genre Ă faire l’autruche, mais je n’en peux plus de la vision faussĂ©e que les mĂ©dias colportent. Le rĂ©el n’est pas aussi noir : il y a des gens qui se battent pour faire de cet ici-bas un monde meilleur… et nous avons des raisons de nous rĂ©jouir.Â
Mais pour pouvoir se réjouir, encore faut-il le vouloir…
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## Vendredi 04 avril
En ce moment, le monde du Boys Love peine Ă m’intĂ©resser, en particulier les *dramas* du fandom (beaucoup de bruit pour rien ! quelle Ă©nergie gaspillĂ©e ! quelle bĂŞtise !).Â
Moi qui voulais Ă©crire sur l’homoromance… je pense que je vais garder ce projet dans un tiroir, bien au chaud, car si je couchais mes pensĂ©es en ce moment, il y aurait peu de tendresse pour ce milieu et une grande partie de sa production. Or, comme je tiens Ă lui faire justice, un meilleur Ă©tat d’esprit me sera nĂ©cessaire.Â
J'ai un rapport passionné à l’homoromance… et comme pour toute passion, il y a des hauts et des bas, des « je t’aime, moi non plus »… et puis, cette évidence : au cœur même de la romance, il y a l’amour… Inutile de préciser que, depuis février, mon rapport à l’amour est pour le moins compliqué !
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## Samedi 05 avril
Ce matin, j’ai regardé le documentaire de *La grande librairie* sur Marguerite Yourcenar, disponible sur YouTube et narré par François Busnel. Plusieur·es auteurices sont interviewé·es, dont Cécile Coulon et Amélie Nothomb.
Ayant beaucoup lu sur Marguerite Yourcenar, et en particulier la biographie de Josyane Savigneau (*L’invention d’une vie*), je n’ai rien appris de nouveau… mais le faut-il toujours ?Â
Ce fut agrĂ©able de passer une heure et demie Ă reparcourir la vie de celle qui est l’une de mes maitres Ă penser. (Dans mon panthĂ©on littĂ©raire, Yourcenar vient tout de suite après Ursula Le Guin.)Â
J’ai même eu envie de me replonger dans ses écrits, soit de relire *Les Mémoires d’Hadrien*, ses sublimes *Nouvelles Orientales* ou certains de ses essais, qui m’avaient beaucoup marqué par leur éclectisme et leur prescience, soit de découvrir *Alexis*, *Le Coup de Grâce*, *Denier du Rêve* ou encore son théâtre… Ce n’est pas ce qui manque. (Quel bonheur de n’avoir pas tout lu ! C’est bien, aussi, d’en garder pour plus tard.)
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## Dimanche 06 avril
La maturitĂ©, c’est faire des choix et Ă en assumer les consĂ©quences, sans rancĹ“ur ni amertume. C’est accepter la personne que l’on est, mĂŞme quand on souhaiterait ĂŞtre autre. C’est une forme de sagesse.Â
Le passage du temps nous offre une occasion de voir la vie différemment. De diminuer cette tension qui rend le quotidien déplaisant. Voilà pourquoi vieillir ne me fait pas peur, et voilà pourquoi je ne souhaiterais pas revivre ma jeunesse (même si un dieu ou le destin ou l’univers m’en donnait l’occasion).
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