# Semaine du 12 mai 2025 *Ces entrées appliquent l’orthographe rectifiée. Adieu les petits accents circonflexes ! Pour recevoir gratuitement ma newsletter qui propose une édition mensuelle de ce Journal, c'est par [ici](https://enzodaumier.substack.com).* ## Mercredi 14 mai Pour une vie heureuse, cultivons en nous (même artificiellement) l’amour, la joie, la gratitude, la compassion et la bienveillance. Ce n’est pas facile (c’est le moins que l’on puisse dire), mais c’est le seul antidote au cynisme et au pessimisme ambiants qui nous pourrissent l’existence.  Ces émotions positives (ou devrais-je dire ces états d’esprit positifs ?) sont pareilles à des muscles : plus on les travaille, plus elles viennent facilement. Et ce qui est merveilleux, c’est qu’elles sont indépendantes des circonstances extérieures. *Life is not a bed of roses*. Si l’on attendait que tout soit aligné pour être heureux, on risquerait d’attendre longtemps. --- ## Jeudi 15 mai Oliver Burkeman, dans sa newsletter du jour, nous rappelle l’importance de se sentir en vie (*aliveness*). Il faut mettre ici l’accent sur « sentir ». Il s’agit de vivre intensément sa vie (même les émotions négatives), de faire l’expérience de la vitalité d’être-au-monde. « Il est important de noter que *aliveness* (vivacité/vitalité) n’est pas synonyme de bonheur. Comme l’explique l'enseignant de zen Christian Dillo dans son livre passionnant *The Path of Aliveness*, on peut tout à fait se sentir vivant au milieu d’une tristesse intense. *Aliveness*, écrit-il, “ne consiste pas à *se* sentir *mieux*, mais à *sentir* mieux”. Lorsque je la ressens dans mon travail, ce n’est pas parce que chaque tâche est un plaisir absolu ; et si je l'éprouve en compagnie de mes proches, ce n’est pas parce que j’ai transcendé la capacité d’être agacé par les autres — car croyez-moi, ce n’est pas le cas. » --- ## Vendredi 16 mai Quand je visite Mariage Frères à Covent Garden, je ne peux m’empêcher de remarquer à quel point ils n’ont pas évolué avec le temps.  Ils sont coincés dans une vision du luxe snobinarde, certainement *à la française*, où l’on regarde le client de haut… Trop souvent, je trouve que le service laisse à désirer : il y a très peu de chaleur, ils sont à peine aimables ou serviables. C’est très parisien, en somme, mais nous nous trouvons à Londres et les employés viennent du monde entier (il faut donc en conclure que c’est ainsi qu’on les forme)… N’est-il pas possible d’être distingué sans être froid et donner l’impression que l’on s’est assis sur un balai ? Je ne saurais dire, n’étant pas très distingué moi-même… Je ne sais pas trop quoi penser de l’imagerie coloniale non plus : elle rappelle l’orientalisme triomphant du 19e siècle, et du début 20e, avec ses voyages exotiques et ses grandes expéditions, mais aussi l’exploitation des autres Peuples par le Blanc — l’extraction et le pillage barbares opérés par le soi-disant « civilisé » au nom d’une certaine idée de la Civilisation (avec une majuscule, siouplait).  Au fond, mon problème ne serait-il pas que Mariage Frères s’adresse à une clientèle aisée de droite (donc nostalgique, par définition) et antiwoke ? *Horresco referens*. Vite ! Une gorgée de thé pour faire passer ce gout amer ! --- ## Samedi 17 mai Hier, j’ai acheté *Queer As Folklore* de Sacha Coward, sorti récemment en poche/paperback chez Unbound, dont l’objectif est de dévoiler « l’histoire queer des mythes et des monstres ».  Je n’étais pas trop d’humeur à acheter un livre. Et pourtant…  Ce qui m’a décidé ? En feuilletant le sommaire, dans la troisième partie (sur l’occulte et le paranormal), j’ai remarqué qu'il y avait un chapitre consacré aux « *Demon Twinks* ». --- ## Dimanche 18 mai Malgré un premier épisode moyen, cette seconde saison de *Doctor Who* est d’excellente qualité. Sans hésitation, je préfère la nouvelle compagne, Belinda Chandra, à Ruby Sunday (j’aime assez peu Millie Gibson, même si je dois reconnaitre que l’épisode 4 qui lui était consacré cette saison était réussi). Le jeu de Varada Sethu apporte une certaine maturité qui se marie bien avec la frivolité de Ncuti Gatwa. L’absence de tension amoureuse/sexuelle entre le Doctor et sa compagne est très agréable et permet d’explorer, sans ambigüité aucune, la profondeur de leur amitié. Ça rappelle évidemment Tennant/Tate, l’un des duos les plus mémorables et les plus populaires de la série. La scène finale de l’épisode 6 (« *The Interstellar Song Contest* »), avec la bi-régénération de la Rani (quarante ans après sa première apparition !), m’a enthousiasmé au plus haut point : Archie Panjabi (que j'avais adorée, jadis, dans *The Good Wife*) va être géniale dans les deux derniers épisodes de la saison. On nous promet du très grand spectacle ! --- [[Semaine du 2025-05-05|Semaine précédente]] - [[Semaine du 2025-05-19|Semaine suivante]]