# Semaine du 03 novembre 2025 *Ces entrées appliquent l’orthographe rectifiée. Adieu les petits accents circonflexes ! Pour recevoir gratuitement ma newsletter qui propose une édition mensuelle de ce Journal, c'est par [ici](https://enzodaumier.substack.com).* ## Lundi 03 novembre La publication de mon *Journal* sur Substack m’oblige à me relire régulièrement. Je pense que j’aurais abandonné ce projet sans ces relectures. Elles me boostent. Une fois par mois, elles servent de piqure de rappel : il faut continuer, me disent-elles, voilà *quelque chose* qui a du sens.  Ce *Journal* est une trace de mon quotidien ; certes, il ne dit presque rien de ma vie privée au jour le jour (ce serait assommant, ma vie n’est pas folichonne !). Non, ce *Journal* est une collection d’instantanés qui tentent de capturer ce qui se passe sur la scène de mon théâtre mental : découvertes, réflexions, méditations. Je me soumets à cet exercice avec honnêteté : autant que faire se peut, j’essaie d'écrire sans fards. Je ne sais pas si je le continuerai au-delà de décembre. Trois ans, c’est déjà beaucoup pour l’inconstant que je suis. Aurai-je le courage de rempiler pour une quatrième année ? *Stay tuned.* --- ## Mardi 04 novembre « La patience est un travail sur soi permettant de résister à l’impulsion et à la gratification immédiate, ouvrant la voie à une plus grande liberté de choix. Avec un peu de… patience, elle devient une force intérieure. En différant nos désirs, nous apprenons à maîtriser nos impulsions. La patience renforce notre résistance aux frustrations et favorise la réflexion. Faire preuve de patience, c’est aussi s’autoriser un pas de côté, hors du flux des sollicitations auquel nous sommes quotidiennement soumis. » (Philippe Castelneau, *Signal/Bruit* #94) --- ## Vendredi 07 novembre Pour lutter contre la sclérose linguistique, je devrais lire plus souvent en français.  Attention. Pas du français de tous les jours — c’est bien, certes, mais c’est insuffisant. Je dois lire du français bien écrit, plus littéraire… et avouons que, depuis quelques années, j’en lis assez peu. Ce n’est pas de ma faute si tous les livres qui me font envie ne sont disponibles qu’en anglais, n’est-ce pas ? Non, ce n’est pas de ma faute. Je suis une victime. Pauvre de moi ! De toute manière, quand je parviens à lire en français, c’est mon anglais que je perds. Ne cherche pas. Tu ne trouveras pas destin plus tragique que le mien. J’ai dû vexer un dieu grec dans une vie antérieure… La solution ? Elle est évidente. Tu y as pensé, toi aussi. Je dois lire plus souvent... et en français et en anglais. --- ## Samedi 08 novembre Selon [Gurwinder](https://www.gurwinder.blog/p/the-intellectual-obesity-crisis), il existe une crise d’« obésité intellectuelle ». C’était vrai en 2022 quand il a écrit son article. C’est certainement plus vrai encore trois ans plus tard où plus de la moitié du contenu du web est maintenant créé par les LLMs. Le reste est fait par des humains qui ne réfléchissent pas beaucoup avant de partager leur pensée du moment sur les réseaux sociaux. Métaphoriquement, nos cerveaux gonflent chaque jour davantage, gavé par du contenu au mieux médiocre, au pire délétère.  Sa solution est relativement simple : il faut se soumettre à un régime.  Nous savons que nous ne pouvons pas vivre longtemps, ou en bonne santé, si nous ne consommons que de la *junk food*. McDo et compagnie, ça passe une fois de temps en temps. Pas tous les jours.  Le cerveau a un double besoin : nutritif, comme les autres organes, et intellectuel. En plus d’une alimentation saine, on doit le nourrir d'idées et d’information à même de le stimuler.  Un régime informationnel de qualité diffère selon les personnes. Nous n’avons pas tous les mêmes besoins ; et il serait facile ici de succomber à une forme de snobisme intellectuel avec sa hiérarchie de valeurs arbitraire (en affirmant, par exemple, qu’une discussion sur Proust serait plus saine ou nourrissante que des échanges en ligne sur Star Trek ou le Boys Love qui relèveraient de la « malbouffe »). --- ## Dimanche 09 novembre Je pense que nous pouvons tous nous accorder sur le fait que les contrevérités, la désinformation et les théories du complot sont néfastes.  De même, il devient clair que nous devrions nous tenir éloigné·es le plus possible de toute information qui n’est pas pertinente à notre existence.  Je ne dis pas qu’il faut cesser d’être curieux (la curiosité est, à mes yeux, une vertu cardinale que nous devrions cultiver au quotidien). Mais faisons preuve de pragmatisme : notre ennemi est un océan de données qu’on nous force à avaler du matin jusqu’au soir. Notre attention est limitée ; de même que notre temps sur Terre. Soyons donc implacables. C’est une question de survie. Dans ce siècle de la surinformation et de la surenchère, une seule question importe vraiment : en quoi l’information que nous consommons nous aide-t-elle à vivre mieux ? Peut-être n’ai-je pas besoin de savoir dans le moindre détail les rumeurs qui circulent sur cet acteur thaïlandais que je ne rencontrerai jamais (si j’étais journaliste *people*, ou membre actif de son groupe de fans, ce serait différent, bien évidemment).  Peut-être n’ai-je pas plus besoin de suivre le cycle sans fin des news, qui ne m'informe pas mieux, mais me déprime davantage. --- [[Semaine du 2025-10-27|Semaine précédente]] - [[Semaine du 2025-11-10|Semaine suivante]]