[[_Mots-Dièse_]] ## 160219 \#Retour L'écriture est revenue depuis deux semaines, j'écris de nouveau de la fiction. La pause aura duré une année au final (si je ne prends pas en compte la rédaction de mes petits poèmes). Entre mon déménagement, mon mariage et ce Brexit de malheur, je n'ai pas eu l'espace mental nécessaire pour arrêter un projet d'écriture un tant soit peu cohérent. Par miracle, et même si Brexit traîne encore, 2019 est arrivée avec une multitude d'idées et d'envies, mais surtout avec cette motivation de m'y mettre qui me manquait tant. Je retourne à la fiction en écrivant petit : ce sera des nouvelles dans l'univers de fantasy que j'ai créé il y a dix-huit ans. De quoi me laisser le temps de choisir un projet plus long pour l'horizon 2020. Remettre la machine en marche est difficile, mais je m'y applique, me levant chaque matin à 5h30, même le dimanche. J'arrache péniblement 500 mots à mon manuscrit, ce qui est ridicule quand je les compare à mon rythme d'écriture de mes cinq derniers livres. Cependant, je m'efforce de ne pas me plaindre (bon d'accord, je m'en plains chaque jour à D.). Quelques mots, c'est déjà mieux que rien. Même si la vie est agréable quand on n'écrit pas, j'ai passé ces quelques derniers mois avec une angoisse croissante. Dans ma tête, une petite voix répétait constamment : « tu dis être écrivain, mais si tu n'écris pas, qui es-tu ? ». Maintenant, j'écris, alors ferme ta… ## 170219 \#CriseClimatique Cette semaine, les journalistes ont parlé de ces jeunes collégiens, lycéens, et même étudiants, qui se mettent en grève pour protester contre le réchauffement climatique et notre incapacité à prendre soin de notre planète. J'ai éprouvé une joie infinie en lisant ces reportages, mais aussi une grande honte. Autour de moi, mes amis hétéros commencent à avoir des enfants, mais peu semblent s'inquiéter de leur futur, de l'état dans lequel nous leur laisserons notre planète. S'inquiéter assez pour agir, faut-il que je précise. Jusqu'à peu, il m'était facile de penser à autre chose, de gentiment pousser le réchauffement climatique sous le tapis, en prétendant au fond que ça ne me concernait pas, que nous ne pouvions rien y faire. (N'est-il pas vrai qu'il est plus facile d'imaginer la fin de notre planète\-as-we-know-it que la fin du capitalisme ?) Qu'on le veuille ou non, la situation empire : nous avons seulement douze ans pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre, après quoi il sera trop tard, la boîte de Pandore sera ouverte pour de bon ; cette semaine, nous apprenons que dans un siècle, au rythme actuel, il n'y aura plus d'insectes (1% chaque année disparaît, grosso modo). Qu'on les aime ou qu'on les hait, les insectes sont la base de notre écosystème ; sans eux, finis les oiseaux, good-bye les mammifères, ciao les fleurs et les plantes. Chaque semaine donc, les scientifiques tirent la sonnette d'alarme, crient de plus en plus fort, mais que faisons-nous ? que font les hommes politiques ? Ici, en Angleterre, on s'épuise, on se paralyse au sujet du Brexit. Aucune crise nationale n'est déclarée (aux USA, la crise est celle des migrants, une crise nationale qui n'existe même pas ! Merci Trump !). La maison brûle, mais au lieu d'aller chercher de l'eau et d'éteindre le feu, on se dispute pour savoir qui a mangé la dernière part du gâteau… Now, who are the kids in the room? \#Engagement Il m'apparaît de plus en plus immoral de continuer à mener ma vie comme je le faisais il y a encore quelques mois. Il est de mon devoir de citoyen de me renseigner, de lire sur le sujet, de prendre le temps de m'instruire afin de pouvoir agir. Je le dois à ma conscience, je le dois aussi à ces élèves qui ont été jadis dans mes classes, je le dois aux enfants de mes amis et à ceux que je ne connais pas, je le dois à toutes ces espèces qui disparaissent chaque jour. Peu doit m'importer si mes actions ont peu de conséquences au final. Le changement est nécessaire, nous devons tous nous y mettre, avec la conviction qu'ensemble (et cela inclut les gouvernements et les multinationales) on peut faire de grandes choses, on peut agir pour le bien de tous. Je m'y emploie donc à mon petit niveau : je fais évoluer mon régime alimentaire, si bien que je ne mange quasiment plus de viande ; dans la mesure du possible et de mes moyens financiers, j'achète des produits bio ; et plutôt que d'être dans la surconsommation de biens - vous savez, ceux qui coûtent pas cher au porte-monnaie mais ruinent notre environnement - je me lance dans la réutilisation, je vais dans les brocantes acheter de l'occasion, je dis non au black Friday, je fais durer mon smart phone le plus longtemps possible… Ceux qui me connaissent savent très bien que je ne suis pas un saint – loin de là. Je galère à changer mon mode de vie, à le rendre plus "vert". Comment ne pas galérer quand le système fait en sorte qu'un billet d'avion est vendu moins cher qu'un ticket de train ? Quand les produits remplis de pesticides coûtent deux fois moins que ceux issus de l'agriculture bio, connue pour mieux protéger les insectes et préserver la qualité des sols ? Que des articles fabriqués en Chine, dans des conditions qui ne sont guère éloignées de celles de l'esclavage, sont plus abordables que ceux fabriqués localement ? Dans ce monde fou, tissé de paradoxes, c'est normal que j'échoue quotidiennement… mais chaque jour j'échoue mieux, I fail better, et je continuerai mes efforts, je les intensifierai, même si c'est désagréable, épuisant… et coûteux.