# Semaine du 5 août 2024
## Lundi 05 août
Retour à la gym ; retour de l’inspiration. Un cerveau bien oxygéné reçoit mille idées à l’heure. Il faut croire que ma Muse est sportive.
Mais ce n’est pas une Muse endurante, car, dès que la séance de sport est terminée, la fatigue m’envahit et ne me quitte plus jusqu’au lendemain. Aujourd’hui, j’ai donc le cerveau endormi. Ce n’est pas pratique pour écrire. Ni même pour penser à l’écriture.
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## Mardi 06 août
J’ai repris ma lecture de *All the Violet Tiaras*, le petit essai de Jean Menzies (88 pages) publié chez 404 Inklings, que j’avais acheté lors de mon passage à Oxford. Celui qui présente les réécritures contemporaines queers des mythes grecs.
Si je parvenais à me décider sur un sujet et à trouver cette motivation qui me fait tant défaut, voilà le type d’ouvrage que j’aimerais écrire : une présentation-analyse brève, grand public, sur quelques dizaines de pages à peine. Une publication de blog augmentée, en somme. Un style oral, accessible, plaisant à lire. Un essai qui se dévore au petit-déjeuner, et que l’on comprend sans devoir froncer les sourcils.
Peut-ĂŞtre que je sais dĂ©jĂ les thĂ©matiques sur lesquelles j’écrirais : les figures homo/bisexuelles du passĂ© (occident & orient) ; la romance gay, le MM, le BL, le yaoi, le danmei… toute la production multimĂ©dia homoĂ©rotique contemporaine, en somme.Â
J’adore retracer l’histoire d’un phénomène, repérer les influences et faire de l’étiquetage. J’aurais fait un *farpait* petit universitaire.
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## Mercredi 07 août
Il fait soleil, en ce moment. Je me sens renaitre. Les envies d’écrire sont là . Je suis en vie… et je sens une force optimiste en moi. Mon existence a retrouvé du sens.
Je crois que je ne pourrai jamais assez exprimer l’impact négatif que le temps de Sheffield (cette grisaille froide continuelle) a sur ma psyché.
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## Jeudi 08 août
Le BL thaĂŻ *Century of Love*, avec Daou et Offroad dans les rĂ´les principaux, vient de se terminer aujourd’hui.Â
L’intrigue m’a énormément plu : suite à la mort tragique de sa bienaimée, San a passé les cent dernières années à attendre qu’elle se réincarne… La déesse lui a accordé un siècle d’immortalité, mais cette période touche à sa fin… Un jour, alors que sa mort approche à grands pas, il fait la rencontre d’un jeune homme qui pourrait bien être la réincarnation de sa dulcinée.
J’ai retrouvé, dans cette série, beaucoup d’éléments mélodramatiques que j’adore : le surnaturel, une intrigue familiale, des trahisons, des quiproquos, des méchants, un jeune héros prêt à tout pour sauver sa grand-mère…
Malheureusement, le jeu des acteurs n’a pas Ă©tĂ© au niveau. Daou et Offroad m’avaient charmĂ© dans *Love in Translation* (2023), leur première sĂ©rie ensemble, mais je n’ai pas su retrouver cette alchimie particulière dans *Century of Love*. Daou ne sait pas exprimer une palette d’émotions variĂ©e. Son jeu est raide et très souvent maladroit (ceci dit, la personnalitĂ© de son personnage se prĂŞte volontiers Ă cette raideur). Quant Ă Offroad, en dehors de ses sourires lumineux, qui expliquent en partie son charme indĂ©niable, son jeu a manquĂ© de subtilitĂ©.Â
Espérons qu’ils s’améliorent vite, car leur duo a un fort potentiel et de nombreux projets intéressants devraient continuer à leur être proposés.
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## Vendredi 09 août
Hier, j’ai écrit un poème, dont je n’ai pas trop honte, ce qui ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps. Cela m’a donné envie de me remettre à la poésie pendant un mois entier. J’aime ce genre de petit défi littéraire. La dernière fois que j’ai fait quelque chose de similaire, c’était en novembre 2015. Chaque jour, j’écrivais dix haïkus, dont une sélection a fini dans *Parle-leur d’amour* (2020), le premier tome de mes carnets poétiques.
Je n’arrive pas à m’expliquer cette obsession que j’ai pour la poésie ; une obsession particulière, c’est vrai, car j’aime autant que je déteste ce genre. *Odi et amo.*
Ces neufs dernières annĂ©es ont Ă©tĂ© une sorte d’apprivoisement. Je ne me considère toujours pas comme poète : je suis un romancier qui s’essaye aux vers et Ă la forme brève. Ă€ l’évidence, je n’ai aucun talent ; c’est vraiment une question de dĂ©termination. (Je veux Ă©crire de la poĂ©sie. Point.)Â
Mais cela me convient tout à fait d’être un poète-artisan qu’on lirait en passant, pour se divertir.
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## Samedi 10 août
Quasi impossible de trouver des anthologies de poésie contemporaine francophone. C’est incroyable. Toutes celles que je déniche finissent dans les années 1950-1980… bien avant ma naissance donc. On a fait mieux comme « contemporain ».
Est-ce donc lĂ la preuve que la poĂ©sie se meurt dans l’Hexagone ? Je ne le pense pas. Mais tout semble fait pour qu’elle reste entre les mains d’une minoritĂ© dont l’objectif est de promouvoir l’entre-soi et le bon gout bourgeois. Ă€ leurs yeux, la dĂ©mocratisation de la poĂ©sie est une entreprise vulgaire, vouĂ©e Ă l’anathème.Â
Les instapoètes, venus de l’anglosphère, tels que Rupi Kaur (une femme !), doivent leur donner des sueurs froides.
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## Dimanche 11 août
J’ai publiĂ© les entrĂ©es du mois de juin et prĂ©parĂ© celle de juillet. La relecture est une pratique que je trouve utile : le plus souvent, je garde un avis nĂ©gatif sur ce que je compose. Elle me permet donc de rĂ©Ă©quilibrer un peu, de voir du positif dans ce que j'ai fait. Tel passage n’est pas trop mal, telle entrĂ©e est mĂŞme intĂ©ressante.Â
L’essentiel, c’est que je trouve un intérêt à ce *Journal*. Il est vrai que je l’écris en grande partie pour les autres, puisque c’est un journal public, mais sait-on jamais ce que pensent les autres ? Ainsi, pour la pérennité de ce projet, mon opinion importe davantage.
Si je me nourrissais des réactions des gens, positives comme négatives, je serais mal barré : depuis quelques années, j’ai remarqué que les réseaux sociaux ne montrent presque plus les posts avec des liens. Ils privilégient, à n’importe quel prix, les échanges sur leur plateforme — et au lieu d’en faire un lieu où l’on retournerait constamment (comme c’était le cas de Twitter, il y a dix ans), ils érigent des murs, créant une place publique qui a les caractéristiques d'une prison.
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