# Semaine du 30 septembre 2024 *Ces entrées appliquent l’orthographe rectifiée. Adieu les petits accents circonflexes ! Pour recevoir ma newsletter qui propose une édition mensuelle de ce Journal, c'est par [ici](https://enzodaumier.substack.com).* ## Lundi 30 septembre Je ne pense pas que l’écrivaine doive tout mâcher pour le lecteur. Il est vrai qu’on écrit pour être lu, mais l’exactitude et la richesse du vocabulaire l’emportent (à mon avis) sur la facilité de lecture.  Il n’y a aucune honte à ne pas connaitre un mot : c’est pour cela que les dictionnaires existent. Ils sont nos amis ; ils ne sauraient nous menacer. L’une des plus grandes joies de la lecture, c’est de voir son vocabulaire s’étendre dans certains domaines, se renforcer dans d’autres ; c’est d’apprendre un nouveau mot, une nouvelle définition chaque jour.  C’est comme participer à un jeu, sans condition d’entrée préalable, stimulant et sans fin, dont l’auteur est le maitre malgré lui. Ça se joue à tous les niveaux : même la plus cultivée des lectrices apprendra de nouveaux mots ou corrigera une définition erronée. L’autre jour, j’ai ainsi appris l’existence du verbe *amodier*, qui désigne l’acte de céder l’exploitation d’un bien en échange d’une redevance. Si je devais l’employer un jour (ce dont je doute toutefois), ce ne serait pas pour faire étalage de mon érudition ou tenter vainement de montrer ma supériorité, mais ce serait parce que le texte l’exige, parce que la situation décrite appelle cette définition précise. --- ## Mardi 01 octobre Dans sa newsletter du jour, CM Deiana raconte qu’une de ses collègues ne connaissait pas le concept d’anthologie, ce qui est difficile à croire pour toustes celleux qui lisent de la SFFF et qui sont habitué·es à ce format.  Mais ça m’a rappelé comment, adolescent, j’ai lu *Les Chroniques martiennes* de Bradbury sans comprendre qu’il s’agissait d’un recueil de nouvelles. J’ai été décontenancé et je ne peux pas dire que ça m’ait beaucoup plu. Ça manquait de liens, c’était trop disjoint. Pourquoi les personnages étaient-ils différents d’un « chapitre » à l’autre ? --- ## Mercredi 02 octobre Cette semaine, j’ai quitté Google pour Bing.  Pendant longtemps, Google a été le meilleur moteur de recherche, mais récemment, il s’est emmerdifié au point d’être incapable de produire des résultats de qualité, surtout si les recherches sortent des sentiers battus. Je pense que c’est un phénomène auquel nous sommes en train de nous habituer : les services qui fonctionnaient très bien se dégradent au point que nous sommes forcés d’aller voir ailleurs. Les géants monopolistes scient activement la branche sur laquelle ils sont perchés. Utiliser Bing, c’est revenir dix ans en arrière (si on oublie cette IA importune qui résume les résultats en haut de page, évidemment). Ça fait du bien de pouvoir enfin trouver ce que l’on cherche ! --- ## Jeudi 03 octobre Le dernier essai de Mary Beard, *Emperor of Rome* (2023), est enfin sorti en poche. Je l’ai reçu en début de semaine, avec le recueil de nouvelles d’Angela Carter (*The Bloody Chamber*, 1979) et un livre sur les mythes coréens aux éditions Thames & Hudson. Je viens de commencer la lecture du prologue, qui est très bien écrit : c’est clair, précis, passionnant. Ce n’est pas facile d’écrire aussi bien. L’école ne nous l’apprend pas ; l’université non plus d’ailleurs (le but de l’université est de nous enseigner à manipuler une langue jargonnante ; les universitaires sont rarement de grands prosateurs). Comment Mary Beard a-t-elle donc appris à écrire avec une telle aisance ? Certainement que sa carrière de Professeure à l’Université de Cambridge l’a aidé, ainsi que les nombreux articles et livres universitaires qu’elle a publiés… Mais je pense que c’est surtout son activité annexe de présentatrice à la BBC qui lui a permis de développer ce style qui ne manque pas de m’impressionner. Les Anglais·es ont une longue tradition de vulgarisation scientifique. Celle-ci est perçue comme une activité noble et nécessaire (contrairement à la France qui trouve la vulgarisation… vulgaire). Et c’est tout à l’honneur de Mary Beard de réussir, livre après livre sur l’Antiquité romaine, à demeurer tout en haut des meilleures ventes. --- ## Vendredi 04 octobre Cette semaine, j’ai changé ma manière de travailler au boulot. Dorénavant, je « compresse mes heures » : au lieu de travailler cinq jours, je fais trente-cinq heures sur quatre. Les journées sont longues, évidemment, mais j’ai maintenant des weekends de trois jours ! Hourra ! Vive la liberté retrouvée ! Je n’ai plus qu’à décider comment je vais occuper mon temps. --- Navigation : [[20_PublicDiary]] [[Semaine du 2024-09-23|Semaine précédente]] - [[Semaine du 2024-10-07|Semaine suivante]]