# Semaine du 04 novembre 2024
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## Lundi 04 novembre
Il n’y a rien de plus heureux qu’un chat accolé à un radiateur, les yeux mi-clos, plongé dans une méditation chaleureuse. Dans son esprit, des feuilles volent au vent. Et qui sait, peut-être les attrape-t-il même.
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## Mardi 05 novembre
« Je pense que des temps difficiles s’annoncent et que nous aurons besoin de la voix d’écrivains capables d’envisager des alternatives à notre mode de vie actuel, de voir, à travers notre société effrayée et ses technologies obsessionnelles, d’autres façons d’être, et même d’imaginer de véritables raisons d’espérer.
Nous aurons besoin d’écrivains qui se souviennent de la liberté, de poètes, de visionnaires — les réalistes d’une réalité plus vaste. » (Ursula K. Le Guin, 2014)
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## Mercredi 06 novembre
Le monde regarde les États-Unis avec incomprĂ©hension et consternation.Â
Entre une femme compétente et un violeur raciste aux tendances dictatoriales, condamné par la justice, le choix a été vite fait : ils ont choisi le potiron sénile. Ce pays ne partage pas nos valeurs ; il est temps que nous en prenions conscience. Voter pour Trump une fois relève de la bêtise ; voter pour lui une seconde fois prouve que le fascisme a déjà gangrené les esprits.
C’est évidemment inquiétant. Même si ce qui se passe aux États-Unis ne regarde que les Américains, nous avons une crise climatique à contenir, à défaut de pouvoir l’empêcher entièrement, et le retour de Trump, c’est le triomphe du climatoscepticisme.
Nous sommes dans la merde.
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## Jeudi 07 novembre
« C’est précisément le moment où les artistes se mettent au travail. Il n’y a pas de temps pour le désespoir, ni de place pour l’apitoiement, le silence ou la peur. Nous parlons, nous écrivons, nous nous occupons du langage. C’est ainsi que les civilisations guérissent.
Je sais que le monde est meurtri et qu’il saigne, et bien qu’il soit important de ne pas ignorer sa douleur, il est également essentiel de refuser de succomber à sa malveillance. Comme l’échec, le chaos contient des informations qui peuvent mener à la connaissance, voire à la sagesse. Comme l’art. » (Toni Morrison, 2004)
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## Vendredi 08 novembre
Hier soir, j’ai lu le début de *The Laws of Human Nature* de Robert Greene. Délaissant le fond, j’ai préféré prêter attention à la forme et à l’effet que le texte suscite chez le lecteur. Ma lecture s’est vite transformée en masterclass d’écriture.
Le but de l’introduction d’un essai est simple : afin de capter l’attention des lecteurices, elle doit présenter un problème, réel ou fictif, et promettre une solution. Le problème peut être pratique, ou bien être une interrogation laissée jusque-là sans réponse. Les auteurices les plus habiles n’hésitent pas à magnifier le dit problème, ce qui crée un besoin pressant chez le lecteur (ici, comprendre pourquoi nous agissons de telles ou telles manières dans tel ou tel contexte).
Mais la beauté d’une introduction à la rhétorique maitrisée, c’est que le problème n’a pas besoin d’être réel : un bon auteur sait manipuler les émotions de son lectorat, et créer un manque là où il n'y avait rien quelques minutes plus tôt. Une bonne introduction ne diffère donc pas du marketing habile : tout est une question d’effet.
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