# Semaine du 02 dĂ©cembre 2024 *Ces entrĂ©es appliquent l’orthographe rectifiĂ©e. Adieu les petits accents circonflexes ! Pour recevoir gratuitement ma newsletter qui propose une Ă©dition mensuelle de ce Journal, c'est par [ici](https://enzodaumier.substack.com).* ## Lundi 02 dĂ©cembre Au final, nous sommes retournĂ©s Ă  Chiang Mai plus tĂŽt que prĂ©vu (Chiang Rai s'est avĂ©rĂ© assez limitĂ©) et avouons louĂ© pour le weekend un appartement juste en dehors de la vieille ville, Ă  cinq minutes du centre commercial MAYA et Ă  vingt minutes Ă  pied de l’UniversitĂ© de Chiang Mai (dont nous avons visitĂ© le campus verdoyant). L’appartement Ă©tait de taille raisonnable mais luxueux. Une expĂ©rience Ă  renouveler si l’occasion se prĂ©sente. Nous sommes maintenant de retour dans la vieille ville, juste Ă  l’extĂ©rieur des remparts. Notre hĂŽtel est une retraite vĂ©gane. Nous allons y passer la semaine. Ce quartier aux rues sinueuses semble plus calme que celui oĂč nous Ă©tions durant le weekend. --- ## Mardi 03 dĂ©cembre Visite de la Magokoro Teahouse, un salon de thĂ© japonais.  Tout y est dĂ©corĂ© de maniĂšre traditionnelle, avec tables basses en bois et tatamis. Le jardin est un petit paradis, alliance de bambous, de fougĂšres et de mousse, ilots verdoyants et brumisĂ©s, dĂ©limitĂ©s par une riviĂšre de petits galets et quelques roches de taille plus importante.  Un moment de paix, parfait pour dĂ©guster mon thĂ© vert, un « sencha kukicha », aux saveurs subtiles et mĂ©morables. Mon mari, grand amateur de matcha, s’est laissĂ© tenter par leur lattĂ© et leur chou Ă  la crĂšme, elle aussi au matcha.  Ma gourmandise a Ă©tĂ© un Parfait amĂ©ricain Ă  la glace de hojicha, avec de la pĂąte au haricot azuki, quelques morceaux de jelly, sur une couche de cĂ©rĂ©ales kellogs. Une expĂ©rience gustative pour le moins inĂ©dite oĂč le sucrĂ© est diminuĂ© le plus possible afin de permettre Ă  d’autres saveurs, plus rares, de prendre l’ascendance. --- ## Mercredi 04 dĂ©cembre Loi martiale dĂ©clarĂ©e en CorĂ©e du Sud, puis rejetĂ©e par l’AssemblĂ©e nationale du pays.  Gouvernement Barnier censurĂ©.  Quelle journĂ©e ! Pendant ce temps, nous visitions tranquillement le MusĂ©e National de Chiang Mai et allions voir *Wicked* au cinĂ©ma
 --- ## Jeudi 05 dĂ©cembre Dans l’ensemble, 2024 aura Ă©tĂ© une annĂ©e sans Ă©criture (si on exclut ce journal). J’ai Ă©crit des fragments de fiction en dĂ©but d’annĂ©e, quelques poĂšmes durant l’étĂ©, rien de sĂ©rieux. Une nouvelle annĂ©e s’annonce dĂ©jĂ  et je n’ai rien Ă  montrer.  Ce n’est pas grave : il y a des annĂ©es sans. Ce n’est pas la premiĂšre fois que ça m’arrive ; ça ne sera certainement pas la derniĂšre. Il y a dix ans, j’écrivais *Tendres Baisers d’Oxford*, ma premiĂšre romance gay, et Enzo Daumier naissait. VoilĂ  une drĂŽle de maniĂšre de cĂ©lĂ©brer cet anniversaire. Comme je disais Ă  S. l’autre jour sur Threads, si ma vie devait ĂȘtre une sĂ©rie, j’en serais Ă  la saison oĂč l’on vient d’introduire les personnages du spin-off, mais personne ne sait Ă  quoi ça va ressembler ni si ce spin-off verra vraiment le jour. Je me remettrai certainement Ă  Ă©crire en 2025 : quand je n’écris pas, je ne suis pas mon moi vĂ©ritable. C’est comme si je me condamnais au purgatoire, laissant moisir mon potentiel. Ce qui est certain, c’est que j’ai toujours envie d’écrire des histoires d’amour entre hommes, de rĂ©flĂ©chir sur l’univers des BL et de commenter sa production contemporaine mondiale. Enzo Daumier ne va pas mourir de ce passage Ă  vide ; je ne prĂ©vois pas de me reconvertir. --- ## Vendredi 06 dĂ©cembre La fin de notre sĂ©jour approche Ă  grands pas. Il me tarde de rentrer chez moi et de revoir mes chats. Deux semaines, c’est long. Je suis une *creature of habit*, j’ai besoin de mes petites habitudes pour me sentir bien. Mais qui dit retour en Angleterre, dit grisaille constante, tempĂ©ratures frisquettes
 bref, la dĂ©prime hivernale que la ThaĂŻlande a tenue Ă  distance. Janvier va ĂȘtre dur. Les petits plaisirs thaĂŻs, c’est de pouvoir sortir en short et en teeshirt, de manger pour quelques euros, de croiser des nāgas, des bouddhas, des *chao thi* (esprits protecteurs) Ă  tous les coins de rue. Il y a ici une douceur de vivre que je voudrais faire mienne Ă  l’annĂ©e. Qui sait, peut-ĂȘtre un jour
 --- ## Samedi 07 dĂ©cembre L’assassinat de Brian Thompson, le PDG de UnitedHealth, Ă  New York, est une affaire intĂ©ressante. La rĂ©action du public est similaire Ă  ce que l’on voit quand un dictateur meurt : c’est la joie qui domine. L’assassin, qui court toujours, est prĂ©sentĂ© comme un justicier masquĂ©, une sorte de Robin des Bois du 21e siĂšcle.  Des milliers de personnes ont profitĂ© de l’occasion pour partager sur les rĂ©seaux sociaux les expĂ©riences traumatisantes qu’ils ont vĂ©cues aux mains des assurances de santĂ© US. L’ensemble se lit comme une anthologie d’histoires d’horreur.  Et aprĂšs en avoir lu quelques-unes, on comprend que la mort de Brian Thompson n’émeuve pas grand monde : pour faire toujours plus de profit, ces gens-lĂ  sont prĂȘts Ă  condamner Ă  mort des milliers de personnes, en refusant de rembourser leurs soins ou de payer leurs mĂ©dicaments. On se rĂ©jouit donc que cette affaire rappelle Ă  toustes les PDG que, mĂȘme si leur bizness et leurs pratiques sont autorisĂ©s par la loi, ça ne les met pas pour autant Ă  l’abri des rĂ©tributions cosmiques ou karmiques. --- [[Semaine du 2024-11-25|Semaine prĂ©cĂ©dente]] - [[Semaine du 2024-12-09|Semaine suivante]]